2000 - 2019
Je n'y vois...
Au-delà même des dunes
Qu'une voile se tende
Prenne le pourpre,
Défie le beaupré,
Et lance de la hune,
Le cri des goélands,
je n'y vois que courage et élans
Des hommes prêts à s'entendre...
Plus qu'un mystère
A vouloir naviguer
Par les mers
Fouler la terre
Et tout révéler
Ce qui est à peine éveillé,
Je n'y vois qu'Asters
En nos regards,
Par bien des hasards,
Prêtes à s'ouvrir,
Pour y sourire.
A marquer de nos traces
Le sable du soir
Avant que rêves et profondeurs célestes
Illustrent nos pages intimes,
Où vient se poser,
Le destin lent,
Qui nous offre des lendemains,
En pleine grâce,
Je n'y vois qu'espérance
Et plaisir de vivre.
Si proche
Et si proches des anciens,
Rompus aux tempêtes
Et aux adversités
Ramenés au temps de la préhistoire,
Aujourd'hui,
Il nous faut savoir refuser,
Le harnais des contraintes,
Imposées sous la crainte.
Voir davantage,
Les heures s'étreindre,
Et caresser la peau des instants
A vivre,
Gonfler l'aile de notre présence,
Pour une vie si discrète,
Et en si peu d'errance,
Montrer la voie du coeur.
J'ai vu
J'ai vu de vieux ans
Poser sur leurs tempes
Le meilleur de leur temps
Sur de larges bancs.
J'ai vu de grands vents
Sonner dans les drisses
Et former dans les glisses
Les plus grandes pentes
Bien drossées sur leurs flancs
Table et fable
J'ai entendu un rire incroyable
Partir d'une table
En un visage radieux et félin,
A forger un destin,
Apte à réveiller les plus jeunes
En quelques mots à peine avouables
Aussi vifs et louables,
Qu'un bel espoir en plein alizé.
J'ai traversé un champ de blé
Inimaginable en son or solaire
A sortir d'une fable, un visage
Trop sérieux, ou innocent,
Bien mûri en plein vent,
Et apte à réveiller les grands dieux
De l'espace et du temps.
Les anciens
Aux plus étincelants de nos aînés,
Parmis nos grands alités,
Et pour les plus errants des baptisés,
Je voulus prendre leur sourire,
Le déposer dans ma main,
Comme un matin
Pour le dire
Mais tout se referma,
Sur un silence...
Je retiens près du cœur
Les semences de l’aurore,
Car elles coiffent ma vision du jour,
Et libèrent l’aube,
Pour qu’une nouvelle raison,
S’invite à chanter les heures.
Сердце вспыхнет изнутри
В миг рождения зари,
Взгляд уловит новый цвет,
Что подарит мне рассвет,
Новым смыслом облачась,
Потечёт за часом час…
Sous les fenêtres du couchant,
Tuiles et ardoises rincent,
Le bord de leurs lèvres...
Et glisse furtivement,
Par un dernier sourire,
La face du jour,
Epuisée par tant d’éclats...
Лучи заката, как из окон, льются,
Текут по крышам,
Губы черепиц пьяня...
Последним блеском,
Чтобы обернуться
В прощальную улыбку
На лице усталом дня...
Avant que tu ne saisisses l’éclat
de la nuit,
Souffre, à rendre l’esprit plus souple.
Ouvre–toi à l’espace,
Et prends ramure dans les bois.
Pour que tes élans,
Et tes rires,
Viennent caresser l’opale blanche,
Avant que n’advienne le grand silence...
Перед тем, как ты постигнешь
блеск ночной,
Страдая, разбуди сознанье.
Себя пространству ты открой
Пытайся с лесом слиться.
Чтобы души порывы
И твой смех
Опала белизну ласкали,
Пока безмолвие не воцарится...
Ailes de ton devenir,
Tu voles les heures à ton présent,
Et, en l’écrin,
S’épouse l’humeur
Des temps bienheureux...
Le sais-tu,
Ils t’appartiennent,
La moisson du ciel et des terres,
Les parfums rares,
Saveurs et épices,
Et la douce volupté,
Du tendre et vital désir,
De vivre sans haïr.
На крыльях судьбы,
Пролетают часы твоей жизни,
Её обрамляют,
Венчая, чувства,
Счастливые моменты...
Знаешь,
Они принадлежат тебе,
Плоды земли и неба,
Изысканные запахи,
Вкусы и пряности,
Наслаждение
От насущного желания
Жить не ненавидя.
Il nous faut demander grâce au ciel,
Repeindre la terre,
Oublier le voile bleu
Et couvrir d’ocre et de pourpre,
Les pas,
Sous la tonnelle de nos rencontres.
Если б только мы могли
Оживить цвета Земли,
Голубой её покров сменить,
Охрой и пурпуром покрыть
Шагов следы,
Там, где встречались мы...
Les traces de l’homme moderne
Font mémoire fugitive sur le sable.
Les empreintes de l’homme ancien
Font traces insistantes dans l’argile
Следы современного человека
Это мимолётная память шагов по песку.
След человека древнего
Это отпечаток, затвердевший в глине.
O profondeur des nuits d’ébène,
Toi, par lune engendrée
En sérénissime Dame lactée,
Qui ouvre tablier d’étoiles,
Et sablier de toiles,
Au plus profond de notre mémoire...
O, voit comment le jour étrenne,
Les heures des hommes,
Toi par qui l’immense terre aux herbes nacrées,
Couvrait les mers de voiles,
Et ouvrait ses flancs aux regards,
Du plus profond de notre histoire.
O, эбеновая ночи глубина !
Ты, которую обратила луна
В её светлость, Млечную даму
Рассыпающую звёзды с высот.
Так падает часов песок
Где-то в глубине нашей памяти...
О, смотри, как владеет день
Временем людей.
Ты, что полями с жемчужной травой
Покрывала дали в дымке морской
И открывала для взгляда стороны,
Где-то в глубине нашей истории.